Colombia - détails du voyage

Du 16 février au 30 mars 2011
( In English to follow)
1 192 km parcourus en Colombie et 5 230km pour l’ensemble du voyage
La Colombie en photos commentées sur Picassa:
https://picasaweb.google.com/carony55/SelectionColombia#

Repos après la traversée
Au sortir de deux jours de traversée des îles San Blas qui font le lien entre le Panama et la Colombie par la mer des Caraïbes, nous avions bien besoin d’un repos. Installé dans une cabine touristique le long d’une profonde baie qui donne sur la ville de Necocli, nous avons goûté à un temps d’arrêt. Mais les voraces et astucieux moustiques tropicaux nous énervent et vite nous quittons le bord de mer pour entrer dans les terres chaudes de la Colombie. La route est belle et pour une fois nous profitons d’un vent arrière qui nous propulsera presque 100km plus au sud en à peine cinq heures de route. On demande l’hébergement dans une ferme. On nous accepte volontiers...mais il faut avoir la permission du patron de la bananeraie. On s’engage donc dans la route qui serpente à travers les bananiers et on rencontre le gérant. Il nous fera visiter avec joie l’usine de tri, de lavage et d’empaquetage des bananes destinées à l’exportation. On se rendra ensuite à la finca pour passer la soirée avec les employés où on nous offrira le repas et de belles conversations nocturnes.

Forces armées ultra présentes sur les routes
Après la plaine, nous arrivons au pied des montagnes. Ici débutent les Andes qui aboutiront des milliers de km plus loin en Patagonie. C’est aussi dans ces premiers escarpements des Andes que se terrent plusieurs guerrieros du FARC (Frente Armada Revolucionario de Colombia). Ici l’armée patrouille assidument la route. Nous croisons des centaines de soldats équipés de mitraillettes, de chars d’assaut, de bazooka...tout l’arsenal de guerre quoi ! Et comme si les militaires et le FARC n’était pas suffisant, il aussi les CONTRAS. Ce sont des mercenaires embauchés par les «fortunés» du coin pour se protéger des guerieros ou des narcotrafiquants. Les Contras sont plus cruels, sans foi ni loi, que les révolutionnaires. Comme pour faire contre poids à tous ces jeux de guerre, plusieurs gens rencontrés sur la route nous offrent de la nourriture ou à nous reposer chez eux. Katja s’est même fait offrir par un cycliste inconnu des lunettes de marque Okley. Il lui a dit que c’est bon contre les insectes et il est parti sur sa bicyclette fier de lui ! À un autre moment, on arrête pour demander un renseignement et on fini par dîner chez les gens, à se baigner dans la rivière, à boire des jus naturels. Ici, les gens ont soif de discuter avec des étrangers...il y en a peu qui passent par ici. Partout où nous passons les gens sont souriants et tiennent à nous offrir un souvenir. À nul part ailleurs dans ce voyage nous avons vécu un tel accueil. Quel paradoxe entre cette lourde présence militaire, la politique complexe (sic) du pays et l’amabilité des gens !

Une des nombreuses familles qui nous offrent l'hospitalité
Santa Fe: ville coloniale
Nous continuons notre trajet dans les Andes tropicales où tout est vert. La forêt est luxuriante et le montagnes impressionnantes. Les mois de novembre et décembre dernier, la Colombie (comme la côte Est de tous les pays d’Amérique centrale d’ailleurs), a connue des records de précipitations. Les traces de ce déluge sont encore visibles sur la route qui fut emportée à plusieurs endroits par d’importants éboulements et avalanches de boues et de pierres. Dans les montagnes nous parcourons seulement une moyenne de 50km par jour. Après trois jours à ce régime nous arrivons à Dabaiba. Une journée de repos à l’hôtel et réparation à nouveau du filtre à eau. C’est la quatrième réparation et j’espère que cette fois-ci elle tiendra le coup ! Dabaiba est le village typique fermier des montagnes. On visite l’église, la police, les pâtisseries et les restos du coin. Si ce n’est que des bars qui se disputent entre eux la musique à plein régime...le village est sympathique et nous permet le repos pour reprendre la route en pleine forme. À la sortie de Dabaiba nous montons une côte de 13km. Malgré le climat frais, que de sueurs versées ! Nous voulons nous rendre à la ville de Santa Fe de Antioquia. Après 30km de sueurs nous décidons de prendre le bus pour franchir un autre 50k de montagnes. Arrivé à Santa Fe, nous trouvons une jolie ville coloniale espagnole. Nous décidons d’y consacrer deux jours de visites. Ce sera ensuite l’entrée sur Medellin, deuxième ville en importance de la Colombie.

Accueil à la Casa de ciclistas de Medellin
La mort d'Escobar vu par Botero
Nous sommes accueillis à Medellin par Manuel et Martha Velasquez, copropriétaires d’une boutique de bicyclettes. C’est leur désir de lancer une Casa de ciclistas. Ils accueillent déjà les randonneurs comme nous qui sont référés par d’autres cyclistes. Nous avons obtenus leurs coordonnées par Parys, le cycliste polonais rencontré au Nicaragua. Il nous avait chaudement recommandé d’aller les rencontrer. Nous y fumes accueillis les bras ouverts. En échange de discussions sur notre voyage, on nous offre le gîte et la nourriture. Je leur offre de monter un blog sur leur commerce et tous sont ravis ! Nous profitons des quatre jours passés ici pour visiter Medellin, une ville plus moderne que je ne l’anticipais. Métro haut de gamme, rues propres et beaucoup de théâtres et musées. Le musée de Antioquia avec son exposition permanente de Fernando Botero, peintre et sculpteur originaire de Medellin de réputation internationale, nous a ravis. Nous y avons passé presque une journée complète à visiter les expositions de Botero et une chronologie historique sur les artistes visuels de la Colombie. Autre personnalité de Medellin connue internationalement est Pablo Escobar. Il fut le baron du commerce de la cocaïne et sema la terreur depuis les années 70 jusqu’à sa mort en 1995. Le père et la mère de notre hôte furent d’ailleurs assassinés par la bande à Pablo. Une histoire peu commune pour nous canadiens, mais combien ordinaire pour les gens de Medellin! Le Cartel de Medellin est aujourd’hui remplacé par une multitude de petites bandes qui ont repris la production et l’exportation de la cocaïne avec l’aide des guerrieros, nous dit-on. Ils se font cependant beaucoup plus discret qu’Escobar qui utilisait ses milliards de dollars pour faire construire des infrastructures dans des villages «méritants» ainsi que des châteaux où il habitait. Les touristes peuvent d’ailleurs visiter certaines des demeures d’Escobar...mais nous ne l’avons pas fait.

Centre de yoga Ishka de Cali.
Bain thermal avec les amis de Piendamo et Popayan
Une fois les adieux fait à la famille Velasquez, quatre jours de route en direction de Cali, troisième ville du pays. Pour s’y rendre nous avons longé la rivière Cauca pour un temps, pour ensuite gravir plus de  1400m. Une journée quelque peu pluvieuse et cinq réparations de pneus a bien épicé cette journée. Katja a dit pour la deuxième fois de ce voyage qu’elle en avait marre de la bicyclette et qu’elle ne bougerait plus d’un poil ! Nous nous sommes tout de même rendus à un village de montagnes où nous avons pris un petit hôtel où on élevait aussi des bulldogs. Les chiots ont su faire disparaître la mauvaise humeur du jour et rendre le sourire à La Katja.  Lendemain: journée de route dans les montagnes et rencontres diverses avec des aficionados de la bicyclette. Pas de crevaison cette journée-là ! Le trajet se poursuit mais en descente cette fois-ci. Les champs regorgent de fruits et légumes en tous genres. La Colombie est sans contre dit le pays des fruits! Je me demande d’ailleurs pourquoi on arrive pas à importer en pulpe ces délices?  Ces fruits feraient fureur chez nous! Nous entrons bientôt dans la vallée du Cauca où il fait à nouveau chaud, chaud, chaud. Nous dormons chez le paysan et reprenons la route très tôt le matin. Aujourd’hui on fait du plat: 154km en sept heures de bici, c’est notre record de vitesse et temps passé sur nos engins. Et nous voilà à Cali ! Ici se trouve une autre Casa de ciclistas. On y passera trois nuits. On prendra aussi le temps de visiter ce milieu urbain. La ville est plus folle que Medellin et présente moins d’attraits...enfin, c’est ce qui nous semble. Nos hôtes sont cependant agréables. Nous prenons le temps d’échanger nos expériences en bicyclette mais surtout de recettes de cuisine. Trois jours de ville suffit. Mais dès que nous franchissons la frontière sud de Cali, Katja repère une affiche de centre de yoga. Elle me persuade d’aller visiter. On y passera deux jours. Le Centre offre une charmante chambre dans une cabine privée avec cuisinette pour 13$ par jour. Le prix comprend de plus, une séance de yoga d’une heure ainsi qu’une heure de leçon de danse Salsa... On aime !!! Nous serions restés là quelques jours de plus, mais il faut bien avancer...tout en collines, la route est belle. Nous ferons 100km ce jour-là. Rendus à Piendamo, à 26km de Popayán (notre destination), nous cherchons un hébergement. C’est le jour du marché. Les hôtels affichent complet. On est alors abordés en français par un couple dans une voiture...étrange??? Marcelo et Lorena nous offrent un hébergement dans leur ferme. Nous sommes enchantés !  Nous acceptons, bien entendu. Très sympathiques, nos hôtes sont colombiens...mais arrivent de dix années passées en France. Ils viennent de reprendre la ferme familiale de la famille à Marcelo. On nous fait goûter à des pâtes aux champignons locaux (de la famille des chanterelles)....mmmm! On aurait pu rester quelques jours pour mieux connaître la ferme et sa production...mais encore, il faut bien avancer ! Ah ces Colombiens et cette hospitalité contagieuse !!! Nous nous rendons à Popayan pour être hébergé chez la sœur de Lorena, Sonia. Un temps pour la visite. Habillée de blanc, la vielle ville coloniale de Popayan est très charmante. Encore ici, l’hospitalité nous fait succomber et presque malgré nous, nous y resterons trois nuits. Nos hôtes nous ferons aussi connaître les bains thermales.
Site archéologique de San Augustin
Quelle joie ! Puis c’est encore les adieux. Pour passer les hautes montagnes vers San Augustin, nous prenons le bus. Le trajet de 126km doit prendre en principe 5h. Mais la route est tellement mauvaise que la transmission de notre bus flanche. Nous attendons le prochain bus de la même entreprise pour nous entasser les uns sur les autres et poursuivre. Puis la route est bloquée par trois camions embourbées. Finalement, le trajet prendra près de 10h et nous voilà à San Augustin. Hourra! me voici revenu dans le village visité en 1973 avec mon ami André Larocque. Bien sûr, le village a grandi, mais l’ambiance champêtre y est toujours. San Augustin est un parc archéologique de stature internationale. C’est aussi la source de la rivière Magdelena qui traverse tout le pays. C’est un endroit magique qui attirait autrefois les autochtones de plusieurs nations. On y enterrait les nobles, cela depuis quelques 6 000 ans avant JC. Ici aussi se trouve une Casa de ciclistas. Tenue par un couple d’allemands, la Casa accueille depuis 5 ans et gratuitement les cyclistes de tous les pays. La fermette est belle à croquer et nos hôtes sont des cyclotouristes accomplit. Avant de s’installer à San Augustin, ils ont parcourus pendant 7 ans les routes des Amériques. Ils préparent maintenant un voyage de 4 ans en Asie.

El fin del mundo: chute de 100m près de Mocoa
Nous avons retrouvés à San Augustin nos amis cyclistes belges. Nous continuons le trajets vers la frontière de l’Équateur avec eux. Une belle route plus ou moins habitée nous mène vers le sud. Katja et moi sommes un peu plus rapide et arrivons à San Juan avant eux. On se retrouvera seulement deux jours plus tard à Mocoa. De là, nous devrons franchir les montagnes qui mènent à Pasto, puis Ipiales, ville frontière avec l’Équateur. Le passage par la route que l’on nomme ici «El trampolin de la muerte» est très dangereux. Les accidents y sont fréquents. La route à flan de montagne est non pavée et très étroite. Les autobus, camions ou voitures déboulent simplement la montagne ou sont emportés par de fréquents éboulements. Nous devrons monter plus de 2000m sur une distance de 25km. Nous profitons de deux jours de repos à Mocoa pour visiter une belle série de chutes qu’on appelle «El fin del mundo» et nous reposer (voir photos dans Picassa).

Route vers le Mirador:
El Trempolin de la muerte prend la vie
de plusieurs à chaque semaine...
Tôt le matin, nous débutons le trajet qui devrait nous mener au Mirador. Le climat est bon, pas trop froid, pas trop chaud...mais quelque peu humide. Nous progressons à pas plus de 5km/h. Les pierres saillantes et humides rendent la conduite difficile. Mais combien le paysage est beau et grandiose ! Comme il n’y a pas beaucoup de circulation ce jour-là, nous profitons bien de chaque effort pour nous remplir de cette beauté. Il y aura un peu de pluie, mais rien pour nous rendent transit. En fait, rafraichissante, elle est bienvenue. La sueur causée à la fois par l’effort mais aussi par l’humidité ambiante trempe complètement mes vêtements, comme mes lunettes. Je préfère ne pas les porter. En quatre heures sur la bicyclette, nous voilà au Mirador (huit heures en temps réel). Par un temps nuageux, nous sommes accueillis là haut par des militaires. Il y a là postés une centaine de soldats et de policiers. Ils ont pour missions d’empêcher la guérrilla de reprendre ce territoire. Il y a à peine cinq ans, les quelques maisons et commerces ici étaient occupés par des guerrieros. On nous indique un vieux commerce abandonné où on pourra installer notre tente. Les membres de cette famille furent tués par la guérilla nous dit-on. Mais on a un toit et un plancher de ciment. On en est bien contents. Il pleuvra toute la nuit. Et pas une petite pluie...le déluge ! Emmitouflés dans notre attirail d’hiver, nous passerons la soirée à fêter avec les employés des trois petits commerces locaux. On achète une bouteille d’Aguardiente et nous voilà à danser sur ce petit plancher de quelques mètres carrés. Au petit matin, il pleut toujours. Un camion accepte de nous prendre. On fait quelques km et voilà le chemin bloqué par un éboulement de boue. Ça prendra quatre heures avant que la voie soit dégagée. Quelques temps plus tard, on débarque dans le village de San Francisco. Quelques coups de pédales de plus et nous voilà à notre destination: Sibundoy. La pluie nous retiendra un jour de plus dans ce village. On passera une journée complète au lit...à regarder des films à la télé. Quel délice !!! En tous cas, après avoir passé «El Tremplin de la muerte», on s’est dit qu’on méritait bien un petit repos...

Route qui mène à Pasto...on y voit Katja au loin.
Nous devons maintenant nous rendre à Pasto. On rejoindra ici la Panaméricaine. La distance est de 74km avec deux vallées et donc trois chaînes de montagnes à franchir. Une belle journée de sueurs et de grande vitesse en perspective. Mais voilà que Katja ne se sent pas très bien. Rendue au premier sommet, nous demandons à un camionneur s’il veut bien prendre Katja et sa bicyclette et l’emmener au sommet de la dernière chaîne de montagne. Il accepte. Je ferai donc le trajet seul pour rejoindre Katja en fin de journée. Arrivé au Paramo, la pluie se met de la partie. Dommage, j’avais grand envie de photographier cette flore particulière d’altitude....mais il pleuvait tellement à mon passage que je n’ai pas oser sortir l’appareil. Et dès que j’ai amorcé la descente, la pluie a cessée, j’ai pu sécher mes ailes et continuer mon p’ti bonhomme de chemin.

Katja et le luthier de Pasto devant sa demeure
J’ai rejoins Katja à une dizaine de km de Pasto. Nous avons amorcé la descente. Tout allait bien jusqu’à je doive m’arrêter derrière un taxi. Il est 16h., c’est dimanche, il y a beaucoup de gens dans la rue...tout à coup, trois hurluberlus me sautent dessus. Ils sont armés de barres de fer et de couteaux. J’esquive un coup de couteau. Ma bicyclette tombe par terre. Et voilà que les voleurs s’enfuient. Je regarde autour. Je vois plusieurs passants qui sont venus à ma rescousse et me demande si tout va bien. Grâce à eux, les briguant sont partis bredouilles et moi indemne. Katja arrive derrière et me demande aussi si tout va bien. Elle a tout vu et est sous le choc. On me dit de quitter les lieux au plus vite. Je crie à Katja de foutre le camp d’ici et on s’exécute sur le champ. Un peu plus loin je m’arrête. Nos anges gardiens nous ont suivis. Ils m’expliquent que ce quartier est truffé de voleurs et meurtriers et qu’il vaut mieux ne pas s’y aventurer. Avoir su, j’aurais jamais arrêter derrière ce taxi! Tout s’est passé si vite. Voilà malheureusement la seule fausse note de notre séjour à date en Colombie. On s’est dit Katja et moi que cela aurait pu arriver dans n’importe quelle banlieue louche d’Amérique du nord ou d’Europe. La question est de savoir si les passants nous auraient spontanément aidés dans nos pays? Nous savons que la Colombie est un pays de paradoxes. Le bien et le mal se côtoient. Ce que nous avons vécus ici est de loin une incarnation du bien sur le mal. Mais les histoires que nous avons entendu sur la guérilla, les contras, la corruption, les politiciens, semblent des illustration du mal qui habite parfois l’humanité. Difficile à comprendre...
Hébergement chez les pompiers de Pasto

Rendus à Pasto, notre dernier ange gardien nous reconduit jusqu’à notre destination: la station de pompiers (los bomberos). Nous y passerons la nuit. Les pompiers de la Colombie ont l’habitude d’héberger les voyageurs. Nous l’avons appris par d’autres cyclistes. C’est la première fois que nous l’essayons et ce fut une agréable soirée et une nuit où nous dormirons dans notre tente à l’intérieur de la caserne.

Après Pasto, nous amorçons une montée qui nous emmène à plus de trois mille mètres. Ici il fait froid et il y a encore de la pluie, presque de la neige. Pas facile...heureusement, la descente de 25km, nous emmène à 1800m là où le climat est plus agréable. Cette journée là, la route sera longue. Katja ne se sent pas très bien et la progression dans les côtes est lente. Katja a l’habitude d’être en avant dans les côtes et je la dépasse sur le plat ou dans les descentes. Mais depuis les deux derniers jours, elle traîne de la patte. On dirait qu’elle a perdue la moitié de sa puissance. Faudrait-il trouver un meilleur carburant ? Nous nous rendons à un petit village où nous dormons et le lendemain nous voilà rendus à la frontière de l’Équateur. Nous visitons la fameuse basilique de La vierge de La Lajas, un lieu miraculé. L’architecture et le lieu où est construite l’église est tout à fait splendide. Ce sera notre dernière journée en Colombie. Demain: l’Équateur, le dixième pays que nous visiterons lors de ce voyage.
La cathédrale de La Virgen de las Lajas...lieu culte de la Colombie

ENGLISH

February 16 to March 30, 2011
1 192 km in Colombia and 5 230km for the whole trip
Colombia pics at:

I would like to dedicate this month to the memory of my lovely friend Dorothy Dickinson.

We cross Panama to Colombia in this boat... I would not
do this a second time !
 After the crazy crossing in a tiny open motor boat with 6 people (a French, a Argentinien and 2 Colombian sailors), we needed at least a good day of rest. We went for a stroll in town, a bit of internet at the Casa de la cultura and back to the cabin on the beach. Next morning, we left early as we would like to put in some miles. We have lunch in Turbo and after almost 100km, we are setting up our tent in a house belonging to a banana farm which we were able to visit...quite a busy place with near 100 employes cleaning, sorting out and packaging bananas for exportation to the USA and Europe. We will spend the evening with Christina and her boyfriend, both working at the farm. Thanks for sharing your spot and meals with us.

Bananas for exportation...
The next day, we get a taste of the mountains, the Andes that will end in Patagonia (Argentina), a long ways away! And who’s hidding in the mountains? The «bad guys», of course or FARC (Frente Armada Revolutionario de Colombia) but also the CONTRAS (mercenaries). But luckily, the new President (army background) has decided to spread the army troops in the bad areas of Colombia. So lot’s of army presence with tanks, soldiers with heavy arms, bazookas...a bit nerve wrecking when you come across them or when they come to your hotel room door to make sure you’re not a discarded FARC or guerrilleros!
Behind me, indeginous houses
We’re enjoying the sceneries and the people waving at us from their houses, from their yards, giving us the thumb up. Drivers in cars, trucks are honking at us, people are stopping us to talk about our trip, about biking and often about our views on Colombia and Colombians. The Colombians have 2 loves: football and cycling. Peoples we meet, have no problems inviting us for lunch, giving us gifts. The Colombians want to make sure you understand their country and the political situation. Do not have fear, you are safe in Colombia. Once you’re in, you have a hard time leaving the country (this is their tourist slogan).

Botero Park in Medellin
    We enjoyed Mutatá, Dabeiba, Santa Fe (colonial peublo) and Medellìn. In the city of Medellìn, we spent the whole day with Boterò, his sculptures in the park and his paintings in the museum. Boterò was born in Medellìn and donated all the work to the city. The city is quite modern with a subway and a nice downtown. Another famous character from Medellìn is Pablo Escobar, the biggest drug lord of the last century who spreaded violence from the 70’s until his death in 1995 when he was murdered on the roof tops of his city after he had escaped from his golden cell. Drug lords are still in existence but are in a smaller version and spread out, through the region.
We were welcomed with open arms to the new Casa de ciclistas in San Antonio de Prado,high up in the mountains,outside of Medellin. Manual and Marta are the proud owners of a bicycle shop (Ciclo Campeon) and received Parys (polish cyclist) who gave us their address. Manual is an avid cyclist as well, especially in Colombia. His parents were murdered in the 70’s by the Escobar gang and Martha’s family was hurt as well only 10 years ago, which seems totally crazy but this was and maybe still is a gruesome reality for some Colombians. It’s also possible to view the consequences of the guerrilleros violence going through the mountains in the south where you see abandonned houses and when asked why?...the answer comes as a result of vengeance and extortion by killing the whole family.
At the Casa de ciclistas de Medellin
We enjoyed staying with Manual & Martha and their beautiful daughter Emanual, they went out of their way to receive us. We went for a tour to the Peñon de Guatape, a big volcanic rock which you can climb to the top and enjoy the view surrounded by water and islands. Thank you so much for your generosity and we hope to see you soon in Canada.

We are headed for Cali, the town of salsa dancing. It will take us 5 days before we can shake our buddies. We went up and down and up again and down again, a real russian roller coaster. The one day, we went up for 30km and met a lot of avid cyclists who were amazed of our cycling abilities and carrying 50kg of luggage! Archimede was so happy to meet us that he decided to go up with us for 10km.What a great day getting at the top and being able to drink a pony (malta drink) with our new friend! A few more pedal strokes and we get to Anselma’s colonial hotel. The last day, we are on a mission to reach Cali by performing 153km in 7h35! That’s where you really enjoy your beer with a grin on your face.
La casa de ciclistas de Cali
We spent a few days at the Casa de ciclistas with Herman and his family. They live in town but have a nice house with a garden in the back where they can receive cyclists. We took advantage of their kitchen to cook them a nice pasta diner. We visited the old colonial Cali and went salsa dancing at a bar.
Thank you Herman and family for opening your door to us.
We even had time for yoga in Cali!
We are on our way out of the city when we came across a yoga center. We decided to have a peak and stayed 2 days to take advantage of Carlos’s studio with a view on a zen garden.We even got to take a salsa lesson and I was nicely surprised by Yves’s moves, a real stud.

At Marcello et Lorena's farm
Now we’re gone towards Popayan. We stopped in Piendamò (1864m) for the night and met Marcelo and Lorena, 2 Colombians who spent 10 years in Paris and came back a year ago to take over Marcelo’s parents farm. A lovely couple full of energy and passion for their land, who enjoyed having us at their farm. The next day, we took a bus to visit Silvia, a small village nested in the mountains where the Indigenous live. We ride to Popayan and will spend the evening with Marcelo and Lorena in the old colonial center flourished with 4 or 5 churches as Popayan was a religious center in the 15th century. The town is known for its famous Semana Santa celebrations.
Natives from Piendamo region
We have a date with our friends and Sonia (Lorena‘s sister), shrimps and ceviche for lunch then a dip at the hot springs, out of town. A beautiful and relaxing day. Thank you dear Marcelo, Lorena and Sonia for your friendship and see you soon in Canada.

We have decided to take a bus to San Augustin (126km) as the road has a steep uphill in gravel and it’s quite isolated. We take the 8.30 bus and 1h later, we’re stranded with a transmission failure. The ride will take a good part of the day as we had to wait for the 11.00 bus to come and pick us up!
Supper with friends in San Augustin
We’ll stay at the famous Casa de ciclistas of Igel and Paola (Germans) who are going back on the road in a month from Germany to Asia on a tricycle with 2 dogs! They have a nicely located finca full of coffee bushes and fruit trees. The climat is perfect in this area and the altitud as well for growing anything.
We take our time visiting the archeological park with our friends Bart and Sara who has joined us at the Casa ( they cycled from Carthegena to Bogota to San Augustin). The park is riched with stone statues carved by the San Augustin (6000y B.C and later). Very little information is know about them. They think San Augustin was a sacred ceremonial center and a graveyard for the high archy.  The park houses tumbs with dolmens, sarcophages, grave sites and statues carved in stones showing the creativity of a society that influenced other precolombiens cultures of the north Andes. There’s other sites that you can visit on farmers land by foot or by horses. (la Chaquira, El tablon, La Pelota and Purutal). We also rode down with our bikes to El Estrecho where the Magdalena river goes through a canyon (starts in the Paramo and finishes near Cartagena). We also had time to help Igel by washing bricks before building a washing basins for the coffee. Thanks Igel and Paola for your great hospitality and happy trails.


Yves at a school presentation

We’re joining Bart & Sara by riding to Mocoa. We start by taking a taxi for 25km and 63km later, we arrive in San Juan before the rain starts.  We find a pension and hope that Bart & Sara will join us. We meet Jenny, a young teacher that works in another village in a one school-classroom. She sets us up for a slideshow at the college for the next morning. Yves will be the speaker showing 64 pictures of our trip to an 11th grade class. It was fun and rewarding to watch the students react and laugh at our trip.
Nice bath at The End of the World Trail
We continue our journey to Mocoa and will join Bart & Sara at lunchtime. We’re staying at the Casa del Rio owned by a belgian, Philip. The place has been opened for 6 months. We take a day off and explore the area: el fin del mundo sounds like an interesting spot. We had the best smoked fish there.
I didn’t have a great sleep so we let Bart & Sara get a day ahead and we take a hotel in the center of town.
We have decided to try to ride up the Trempolin de la muerte, a steep gravel road (up 2000m) with switch backs. The weather is humid, sometimes rainy but we’ll make it up to the Mirador in 4h42 (time on the bike). The views are spectacular and luckily the traffic wasn’t too heavy as there isn’t much space for 2 trucks and a bike. We’re welcome by a few policemen (there’s a base with 100men) and staff working at restaurants. We’ll pitch our tent under a roof of an abandoned house, luckily as it rained hard all night long. We had a nice evening, drinking and dancing with the staff. The next day, the rain is still on so we catch a truck (downhill on gravel road) until we have to wait. A big landslide has happened (mud, trees and rocks) and we have to wait for a digger to clean the road. We get drop off at San Francisco (asphalt) so we can ride 6km til Sibundoy!  Then it’s the ride to Pasto, a mix of asphalt and gravel with big ups and downs. I’ll take a truck after lunch for 20km and let Yves ride alone over the Paramo. We meet at a restaurant on the other side and ride down together. It’s sunday and people are out and about when suddenly Yves has to stop behind a taxi and 2 guys come running towards him with a metal bar and knives. We don’t understand right away but Yves screams and pushes his bike on the road to avoid a hit, I scream as well. Luckily, cars are stopping and helping us to get away from the madness. We are shocked but realized that it could have happened anywhere. We find out after, that it’s a bad area (barrio popular) and the police isn’t doing much. We finish the day at the bomberos (firefighters) that are use to host cyclists. We get to use the showers and kitchen, the tent can be set up in the meeting room. At night, there,s only 4 bomberos on shift so the place is quiet.
Yves trying the bomberos post

Pasto to Ipiales will be the last ride in Colombia. We’re in the Andes with 2000 to 2900m and I can feel my lungs working a bit harder. We start with a 12km uphill and take a break at a bakery. It’s freezing cold and we find a stove to warm us up. The rain starts so we wait a bit. We go down for 30km and then 24km of almost flat. We would like to reach San Juan and take a ride for the last 15km. Our driver drops us off to a nice hotel near the center.

The next day, we visit Las Lejas, a beautiful basilica neogothique built above a river after a young campesino’s daughter (deaf and dumb) had a vision of the virgen and was able to speak. The architecture is quite stunning, made with rock and cement ornements. It started by a small chapel and little by little, it became this incredible monument of devotion.
We are 8km from the border so he got there early. We’re sad to leave Colombia but we know Ecuador will be another little paradise. It will be our 10th country!

You better listen to the preacher and follow his rules!